La Niña », terme espagnol qui signifie « la petite fille », désigne l'apparition d'eaux plus froides que la normale dans l'est et le centre du Pacifique. Ce phénomène, parfois aussi appelé El Viejo, anti-El Niño, ou simplement « épisode froid », est l'antithèse d'El Niño, qui, lui, désigne des eaux plus chaudes que la normale dans cette même zone.
Au début du siècle, on n'avait pas encore établi de relation entre La Niña, El Niño et d'autres régimes météorologiques. Pendant les années 20, le chef du service météorologique de l'Inde, Sir Gilbert Walker, a détecté des régularités dans les régimes des pluies en Amérique du Sud. Cette découverte l'a conduit à formuler l'hypothèse d'autres associations avec ce changement des températures de l'océan, et avec les changements de pression atmosphérique mesurés à des stations situées des deux côtés du Pacifique (Darwin, en Australie, et Tahiti).
Remarquant que, à mesure que la pression monte dans l'est, il y une baisse de la pression dans l'ouest, et inversement, il a forgé le terme d'Oscillation australe pour décrire sa découverte.
Des études supplémentaires ont mis en évidence que les saisons de la mousson en Asie, sous certaines conditions barométriques, étaient souvent liées à des sécheresses en Australie, en Indonésie, en Inde et dans certaines régions d'Afrique, ainsi qu'à des hivers plus doux dans l'ouest du Canada.
(Effets planétaires & Effets au Canada)
Ce n'est que vers la fin des années 60 qu'un météorologiste norvégien, Jacob Bjerknes, professeur à l'université de Californie, a établi une relation entre, d'une part, les changements de la température de surface de la mer et, d'autre part, les vents faibles de l'est et les fortes pluies qui accompagnent les conditions de basse pression.
Plus tard, la découverte de Bjerknes a permis de déterminer qu'il y a une interrelation entre les eaux chaudes d'El Niño (et les eaux souvent froides de La Niña) et les variations de pression de l'Oscillation australe de Walker; on a donc nommé le phénomène « El Niño-Oscillation australe » (ENSO).
Causes de La Niña
On pense que La Niña survient à cause d'un renforcement de la circulation normale des alizés. Normalement, ces vents soufflent vers l'ouest, poussant l'eau de surface chaude vers l'Indonésie et l'Australie, ce qui permet une résurgence d'eau plus froide le long de la côte de l'Amérique du Sud. Pour des raisons encore mal comprises, ces alizés se sont périodiquement renforcés, ce qui a accru ainsi la quantité d'eau plus froide vers la côte de l'Amérique du Sud et réduit la température de l'eau.
Normalement
La Niña
L'accumulation supplémentaire d'eau plus froide vers la côte de l'Amérique du Sud cause un accroissement de la formation des nuages convectifs épais vers le sud-est de l'Asie, ce qui se traduit par des conditions plus humides que la normale en Indonésie pendant l'hiver de l'hémisphère Nord.
Les changements qui se produisent dans le Pacifique tropical sont accompagnés de grandes modulations du courant-jet aux latitudes moyennes, ce qui décale le point où celui-ci traverse normalement l'Amérique du Nord. Du fait de ce décalage, les tempêtes ont une force et une trajectoire très différentes. Les changements atmosphériques d'ensemble induisent des anomalies de température et de précipitations sur l'Amérique du Nord, lesquels peuvent durer plusieurs mois.
indice enso multivarié pour les huits plus fort épisode de la niña
comparaison de 4 episodes de la niña